Pourquoi j’ai demandé à travailler à temps partiel à mon employeur?

21 Juin 2017 | Lifestyle

C’est une bonne question : pourquoi travailler moins dans un monde où l’on a besoin de plus en plus de chose? La demande de temps partiel de la part d’une femme est souvent synonyme de grossesse, d’enfants et de popote à la maison… Étrangement ce n’est pas mon cas! Je vais vous expliquer  pourquoi j’ai choisi de travailler moins et comment cela c’est concrétiser.

Pour cette nouvelle formule de mon site, j’ai décidé d’y rajouter une catégorie “Lifestyle” pour y parler un peu de moi, de mes ressentis et pour vous partager mon expérience de la vie. Et pour inaugurer 200cette catégorie, je vais vous parler d’un cheminement personnel qui m’a amené, au bout du compte, à vous écrire ces lignes aujourd’hui.

Pour comprendre : pourquoi j’ai demandé un temps partiel à mon employeur?  Je dois d’abord vous poser le cadre dans lequel je vivais avant cela… en 2012!

ça c’était avant…

Née dans les années 80, j’arrivais sur ma trentaine avec forcément les hormones qui travaillent : c’est humain, on est comme ça! Sans me prétendre féministe, j’avais des convictions : une femme peut aussi bien travailler qu’un homme et à les mêmes capacités, l’arrivée d’un enfant ne doit pas changer le déroulement d’une carrière ou d’un choix de vie, une femme avec un enfant ne doit pas être limitée à son rôle de mère (ça c’est toujours vrai!)…

Il a donc été normal pour moi, après avoir eu mon Petit Bout de Chou, de ne prendre que les 10 semaines de congés maternité réglementaire et quelques jours de congés payés en suivant avant de reprendre mon travail à plein temps (35 heures). Jusqu’à là vous allez me dire que c’est ce que fait déjà une bonne partie des femmes en France et même pire dans le monde.

Mais voilà : pendant ma grossesse et encore plus quand j’ai eu ce Petit Bout de Chou dans mes bras, j’ai réalisé que j’avais tout pour être heureuse : une maison, un boulot, un Homme qui m’aime, un enfant en bonne santé… Mais que je ne l’étais pas : il me manquait quelque chose, mais quoi… J’ai donc fait ce que l’on appelle couramment un “Baby Blues” et je pense que les personnes qui en ont fait ne vont pas me contredire : c’est une réelle dépression et prise de conscience qui m’est tombée dessus. Cela était inévitable! Ce que je veux dire c’est que l’arrivée de l’enfant n’en ait pas la cause mais juste le déclencheur de réflexions sous-jacentes.

Remettre de l’ordre

J’ai donc cherché à remettre de l’ordre dans ma tête à ce moment là : entre les couches, le travail, les travaux à la maison et tout le reste. Autant vous dire qu’il y avait des jours assez chaotiques (comme pour tout le monde dans ce genre de contexte!).

J’ai réalisé après quelques mois de reprise de travail que même pour un premier enfant, les femmes demandaient un congés parental à temps partiel à leur employeur. Personnellement, je ne cherchais pas, à ce moment là, à passer plus de temps avec mon enfant mais seulement à en avoir plus pour moi, pour comprendre pourquoi ce manque, et aussi être plus disponible mentalement lorsque j’étais avec ma famille. Ce n’est qu’après un an de reprise de travail et après avoir changé d’assistante maternelle (car la première attendait son second enfant) que j’ai demandé à mon employeur de travailler à temps partiel : soit 4 jours travaillés par semaine avec le mercredi disponible!

C’est là que je me suis aperçue que mes motivations pour travailler moins ne correspondaient pas à ce qu’on entend pour une jeune mère. Même mon responsable des ressources humaines n’a pas cherché plus de détails en comprenant fort bien qu’une femme cherche à prendre du temps pour s’occuper de son enfant et à demander son mercredi pour la période de scolarité. Mais qu’on se le dise : ce n’est pas pour cela que j’ai demandé un temps partiel!

A cette époque, cela m’a permis :

  • d’avoir une bulle de temps libre rien que pour moi! Et pouvoir aller aux toilettes sans entendre mon cher et tendre Petit bout de Chou hurler pendant ce temps là!
  • Prendre du recule sur mon travail et sur le monde du travail en général. Après tout je suis comme tout le monde : un travail de salarié c’est pour gagner de l’argent; et avec cet argent je fais ma vie.
  • Prendre du recul sur ma famille et ce que j’en attend… ou pas.
  • Et surtout m’apercevoir qu’on m’a menti presque toute ma vie!

Fin de la désillusion

Et oui : vous savez “le manque ou le vide que j’ai ressenti après la naissance”, c’est en partie dû au “Grand Mensonge De La Vie”! Je m’explique : depuis toute petite j’ai toujours entendu que pour être heureux il faut une belle maison, un travail honnête et reconnu (ça c’est important! les petits bricolages et le dessin ne sont que des passions…), avoir le pouvoir de se payer ce qu’il nous plait et une fois trouvé l’Amour : c’est la vie parfaite! Au passage on oublie de nous dire que pour cela, il faut se déconnecter de notre corps (se lever à 6h30 pour bosser c’est très loin de mon rythme naturel) et de son esprit, et de son intuition (parce que c’est contre intuitif de bosser énormément pour s’acheter de la nourriture mais de ne pas le temps de manger correctement par exemple).Bref, de ne travailler que 4 jours par semaines m’a permis de prendre conscience que l’on passe à côté de l’essentiel lorsque l’on se contente de schéma “métro-boulot-dodo-fête le week-end”. J’étais donc partie en quête de ce qui pourrait m’épanouir…

Vocation?

Je me suis replongée dans les arts créatifs : le scrapbooking, le Mixed Média et toutes les petites bidouilles que je pouvais faire et qui me rappelait mon enfance insouciante. Lorsque j’était en primaire, je me cachais derrière un rideau dans le couloir et je faisais pleins de petites expérimentations de collage, peinture, terre cuite, perle… Mon envie de partage m’a alors amené à devenir démonstratrice à domicile de produits de loisirs créatifs en 2016.

Lorsque j’ai compris qu’avec la scolarité de mon Petit Bout de Chou le rythme que j’avais alors trouvé le mercredi, dans ma bulle, allait être chamboulé : je suis retournée voir mon DRH pour renégocier les modalités de mon temps partiel!

Ma seconde demande de temps partiel à mon employeur était motivée par :

  • Continuer à avoir du temps pour moi.
  • Avoir du temps pour développer une activité épanouissante pour moi et rémunératrice si possible, tout en conservant les avantages sociaux d’être salariée. A ce moment là j’avais l’activité de vente à domicile en tête.
  • Trouver et mettre en place un rythme et un mode de vie chez moi qui correspondent plus à mes valeurs, et à celles de mon Homme.

En toute bonne foi, mon DRH m’accueillit en me disant qu’il comprenait  cette demande suite à l’arrivée du mon deuxième enfant O_o Je n’étais pas au courant d’avoir eu un second enfant (et mon Homme non plus!). En même temps, je l’excuse car dans mon service nous avons été nombreuses en peu de temps à avoir eu des enfants ; mais ça fait quand même bizarre! J’en ai conclu que peu de femmes demandaient de travailler à mi-temps pour développer une seconde activité.

J’ai de la chance et j’en suis consciente : mon employeur a accepté ma demande de travailler seulement 2 jours et demi par semaine. Chaque semaine j’ai un “week-end” de 3 jours et, comme mes collègues aiment le dire, un “mini week-end” d’un jour et demi. Cette dernière démarche a pris une année entière entre le moment où j’ai pris la décision et le moment de la mise en application de mes nouveaux horaires au travail. Pour tout vous dire pendant cette période mon moral est passé par des hauts et des bas : contente de prendre ma vie en main, doutes sur mes capacités à le faire, doutes sur l’aspect financier, languir que cela arrive, apprendre à relativiser d’avantage, se sentir bientôt libre…

Maintenant…

Cela fait seulement 3 mois que je travaille à mi-temps par choix. J’ai finalement abandonné l’idée de vente à domicile qui demande surtout de travailler le week-end et qui ne correspond pas à mon mode de vie. J’avais déjà des blogs et assez naturellement je me suis dit : prend le temps de trouver ton style artistique, refait ton blog pour partager des techniques et des points de vue et qui vivra verra!

J’ai choisi de prendre le temps de m’écouter pour savoir ce qui me correspond, ce que je souhaite faire et comment y parvenir. Je ne suis qu’au début de ce processus et je continue “à me chercher”… bien que j’ai lu récemment “qu’il ne sert à rien de se chercher, il faut simplement s’inventer”.

Avez vous déjà penser à changer de rythme de vie pour quelque chose de plus épanouissant pour vous? Y êtes vous déjà parvenu? Qu’avez vous mis en place pour cela? Partagez nous votre expérience de la vie!

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4 Commentaires

  1. Cécile

    C’est une très bonne chose d’avoir sauté le pas et d’être passée à mi-temps. Cela signifie tout d’abord une baisse des revenus pour toute la famille mais très probablement une augmentation de la qualité de vie… pour tout le monde !
    J’envisage de passer en 4/5è mais pas avant d’avoir fini de payer la maison (et d’ici-là, on aura aussi fait une grosse part des travaux). Mais oui, du temps pour soi, c’est nouveau, la génération précédente n’y songeait même pas mais ça me semble tellement important !
    Bonne continuation dans l’invention de ta vie !

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    • Avatar de l’utilisateur

      Merci Cécile!
      En effet travailler moins change beaucoup de choses aussi bien pour ma famille que pour moi. Mes revenus ont baissé et mais cela m’a laissé le temps de réfléchir à comment consommer différemment : moins et mieux!
      Les travaux dans une maison : je connais et c’est épuisant et éprouvant pour une famille. Je te souhaite de pouvoir trouver rapidement ton nouveau rythme de vie et d’en profiter!
      Bonne continuation dans cette vie créative à toi aussi!

      Réponse
    • Audrey

      Bonjour Cécile,
      Merci pour cet article, cela me fait du bien de le lire! Je suis actuellement passée à mi-temps pour réaliser un projet d’installation en libéral qui finalement tarde à
      se concrétiser…. et pour cause je me suis rendue compte de l’importance d’avoir du temps pour moi.. au moins un temps pour me ressourcer, me retrouver…auparavant j’étais happée par mon travail: les différents lieux d’exercices, les difficultés d’organisation des équipes, les problèmes de communication, le manque de reconnaissance, de compréhension et de respect des uns et des autres etc..
      .. le temps de repos que j’avais alors ne me permettait pas de prendre du recul sur mon travail qui continuait à me préoccuper et à m’envahir même en étant chez moi…
      Aujourd’hui, alors que je culpabilise parfois de prendre ce temps face aux questionnements des gens à qui je parle de ma situation, je tombe sur votre témoignage authentique, qui met en avant l’écoute se soi, de son propre rythme, sans tous ces préjugés et toute cette construction de la société qui nous dicte ce qui est bon pour nous.. cela fait du bien de remettre les chose dans l’ordre tout simplement, merci !

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      • Avatar de l’utilisateur

        Merci Audrey pour ton témoignage. Si cette article t’a fait autant de bien que ce qu’il m’en a fait quand je l’ai écris j’en suis ravie.
        Je m’aperçois que j’ai écrit ces mots il y a déjà 3 ans et que beaucoup de choses ont changé depuis…

        J’ai lâché mon boulot de salarié et je continue ma démarche de trouver un équilibre entre ma vie de famille, prendre soin de moi et réaliser mes rêves professionnels. Cela demande de rester perpétuellement à son écoute (et parfois les mauvaises habitudes peuvent refaire surfaces quelques instants… c’est comme ça).

        Je te souhaite d’arriver à retrouver qui tu es et ce que tu souhaites vraiment pour réaliser ta vie sur-mesure, aussi chaotique que cela puisse être. Après tout si nous ne sommes pas un peu égoïste, personne ne le sera pour nous 😉

        Très bonne continuation !

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