Le tour d’horizon des types de carnet créatif continue !
Sabrina, alias Cœurs Bohèmes, est une touche à tout qui s’est découverte « créative » après la naissance de son premier enfant. Depuis elle ne s’arrête plus et elle a même donné un nom à sa pratique du carnet créatif : le journaling visuel.
Sabrina a bien voulu répondre à mes questions pour nous expliquer son univers artistique et sa vision du monde créatif. Et peut-être qu’elle arrivera à te convertir au journaling visuel 😉
Présentation
Bonjour Sabrina ! Nous avons fait connaissance grâce à l’Atelier de BBY, coaching pour la création du blog.
Pourrais tu te présenter en quelques mots ?
Sur ton blog, tu te définis comme multipassionnée, peux tu nous expliquer ce que tu entends pas là ?
J’ai 36 ans et je suis maman de 2 petits garçons. Je suis l’auteure du blog Coeurs bohèmes où je parle d’épanouissement personnel par l’art.
Je suis pharmacienne de formation mais la blouse de pharmacien étant trop étriquée pour moi, j’ai choisi de quitter ce milieu pour trouver un boulot qui me fait vraiment kiffer. J’ai longtemps cherché un travail dans lequel je pourrais m’épanouir pleinement mais je finissais toujours par m’ennuyer. Je pensais que j’étais une éternelle insatisfaite, complètement instable à changer de boulot sans arrêt.
Et un jour, j’ai compris. J’ai compris que je n’étais pas instable mais multipassionnée, que j’avais un besoin vital de découvrir et d’apprendre toujours de nouvelles choses. Que j’avais besoin de faire des activités variées sinon je m’ennuie et l’ennui me tue. Etre multipassionnée ou multipotentielle c’est s’intéresser à des sujets très divers et avoir toujours besoin de nouveautés.
Mais difficile de trouver un emploi qui permet d’apprendre encore et toujours, dans des domaines très variés. Et puis, j’ai découvert l’entrepreneuriat quand je suis devenue maman : je voulais pouvoir travailler à la maison tout en gardant mes enfants. Et là, c’est tout un monde qui s’est ouvert à moi. Etre entrepreneuse c’est être multicasquettes, c’est faire ses propres choix, c’est changer quand on a envie d’explorer autre chose. C’est juste le pied pour une multipassionnée.
Ton univers créatif
Nous développons tous notre monde créatif de façon différente. As tu toujours chercher à créer quelque chose de tes mains ? Quel est ton cheminement jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai toujours considéré que je n’étais pas manuelle et encore moins créative. Une intello, de surcroît scientifique ce n’est pas manuel et ce n’est surtout pas artiste.
Et puis quand j’attendais mon premier enfant, je me suis naturellement mise au crochet pour lui faire des amigurumis, j’ai appris à coudre un sac à langer, un tapis à langer, … Et de fil en aiguille, j’ai appris à broder et à créer des bijoux en dentelle turque.
Je me suis rendue compte que non seulement j’étais manuelle mais que j’adorais créer avec mes mains. Alors je me suis autorisée à prendre du temps pour moi, pour apprendre à peindre et dessiner parce que j’en ai juste trop envie. Je renoue avec la part de moi qui voulait être styliste quand elle était petite, qui aimait dessiner des éléphants et des dauphins et que j’ai abandonnée si longtemps sous prétexte de faire et d’être ce qu’on attendait de moi.
Styliste ? La créativité était donc déjà présente dans tes rêves d’enfant !
Dans quelle activité(s) créative(s) te sens-tu la plus à l’aise actuellement ?
A l’heure actuelle, je maîtrise la dentelle au crochet, à la navette et à l’aiguille. J’adore la broderie glazig mais mon rêve serait d’apprendre toutes les techniques de broderie du Monde (bon là j’en ai pour un moment). En ce moment, je focalise mon attention sur la peinture acrylique et notamment la peinture intuitive et le portrait.
En effet, tu n’auras pas le temps de t’ennuyer avec des techniques du monde entier.
Entre ta vie de famille, ton travail et ta vie de femme, quelle place réserves tu à tes pratiques artistiques au quotidien ?
Il est certain que quand on est maman d’enfants en bas âge, c’est compliqué de prendre du temps pour soi pour créer. Mais j’ai fait le choix de m’accorder un temps pour moi tous les jours, en général le soir quand les enfants sont couchés. Des fois, je ne prends que 10 ou 15 minutes pour faire un portrait vite fait ou pour faire un fond de page qui me servira le lendemain. Et d’autres fois, je commence une peinture et 2h plus tard je suis encore le nez dedans parce que je n’ai pas vu le temps passer.
Je pourrais très bien passer ce temps à faire du repassage ou à regarder la télé mais je n’ai plus de télé et j’ai choisi de ne plus repasser. Bon après je ne suis pas infaillible, il y a des jours où je n’ai pas envie de créer, des jours où je prends ce temps pour écrire sur le blog, etc. Mais ça reste mon temps rien qu’à moi et j’en fais ce que je veux. Et globalement, je crée plusieurs fois par semaine.
Journaling visuel
Aujourd’hui tu aides les mamans créatives qui sont débordées à retrouver la niaque et un équilibre de vie, en intégrant une pratique artistique dans leur quotidien. J’adore cette approche du monde artistique ! Pour cela, tu leur propose entre autres la pratique de journaling visuel.
Moi qui suis fan des carnets créatifs, peux tu nous expliquer ce qu’est le journaling visuel ? En quoi est-ce un type de carnet créatif à part ?
Le journaling visuel c’est le terme le plus approprié que j’ai trouvé pour définir ma pratique artistique personnelle. C’est un carnet créatif où on peut faire tout, absolument tout ce qu’on veut dedans. Ce n’est pas un carnet dédié à une pratique en particulier.
C’est un carnet très personnel qui sert d’introspection, un peu comme un journal intime, mais en utilisant l’écriture, le collage, le dessin, la peinture, le mixed media. C’est un carnet d’exploration de soi par les arts visuels (j’y dépose mes pensées, mes inspirations) mais aussi un carnet d’expérimentation de techniques artistiques.
Que faut-il pour commencer un journal visuel (matériel / pré-requis artistique) ? Est ce accessible à tous ?
La pratique du journaling visuel est accessible à tout le monde. Les seuls pré-requis sont savoir tenir un crayon et un pinceau, ouvrir un tube de colle et utiliser une paire de ciseaux. Plus sérieusement, nul besoin de savoir peindre ou dessiner pour commencer un journal visuel puisqu’on fait ce qu’on a envie dedans.
L’important c’est le processus et non le résultat, c’est tester de nouvelles approches, ce n’est pas de faire du beau. Et c’est aussi surtout un outil où on laisse s’exprimer son intuition.
Pour le matériel, c’est la même chose, tu peux utiliser ce que tu veux, ce qui te fait plaisir. Pas besoin d’investir des sommes mirobolantes, tu peux faire avec ce que tu as déjà chez toi. Pour débuter, je conseille d’avoir un carnet avec des feuilles suffisamment épaisses (style aquarelle ou mixed media) pour ne pas que les feuilles gondolent si tu utilises de l’aquarelle ou que tu multiplies les couches de peinture. Pour le reste du matériel, tu peux utiliser des feutres, de la peinture aquarelle ou de la gouache, de la peinture acrylique, des vieux magazines ou livres pour découper à l’intérieur, des encres, des pochoirs, des crayons aquarellables, etc…
Bref, tout ce qui te fait envie.
Depuis combien de temps utilises tu le journaling visuel ? Quelles ont été pour toi les bienfaits de cette pratique ?
Ca fait 1 an et demi que j’ai une pratique régulière du journaling visuel. J’en faisais avant mais de manière irrégulière et pas forcément dans un carnet dédié à ça. Les bienfaits sont multiples :
- je suis plus sereine au quotidien.
- je me connais mieux, j’apprends des choses sur moi (c’est une porte d’accès à mon intuition).
- ça me permet de lâcher prise sur le résultat final, j’ai le droit de rater, d’expérimenter.
- ça me sert de défouloir et ça me ressource, un peu comme si on remettait les compteurs à zéro après une journée difficile ou épuisante.
A quel moment, tu t’es dit que tu voulais partager cette expérience avec d’autres mamans ? D’ailleurs, pourquoi des mamans en particulier ?
J’ai eu envie de partager mon expérience avec des mamans quelques mois après la naissance de mon 2ème enfant.
Pourquoi ? Parce que quand on est maman, on a vite tendance à s’oublier, à se faire passer en dernier voire jamais. Parce qu’à un moment donné, je me suis perdue dans cette maternité, j’avais l’impression d’étouffer parce que je n’étais plus qu’une maman. Je n’étais plus une femme avec des rêves, des envies. Et à un moment donné, j’ai dit stop.
Etre une maman épanouie, ça commence par être une femme épanouie.
Et ma bouffée d’air, je l’ai trouvée en m’accordant du temps rien que pour moi, pour faire des activités qui me passionnent comme la peinture ou le dessin. Même 15 ou 30 minutes par jour suffisent à se ressourcer. S’accorder ce temps pour soi, c’est d’abord une preuve d’amour de soi, c’est se dire qu’on a de la valeur, qu’on a le droit et je dirais même le devoir de prendre soin de soi avant de prendre soin des autres.
Et maintenant ?
Tu proposes une formation gratuite “7 jours pour remettre de la créativité dans ton quotidien” et une tonne d’inspiration pour commencer / continuer un carnet créatif sur ton blog.
Sais tu dans quel sens va évoluer ton univers créatif et ton blog ?
J’ai envie d’explorer encore plus l’aspect intuitif, les moyens d’accéder plus facilement à son intuition, à la partie créative et artiste que l’on a tous en chacun de nous.
J’ai envie de montrer que les arts sont accessibles à tous, que nous sommes tous créatifs. Qu’il suffit juste de savoir comment se connecter à cette partie de soi et d’apprendre à voir comme les artistes.
Portrait chinois
Et pour finir, pourrais tu nous dire si tu étais :
- Une couleur : magenta quinacridone
- Un élément : l’air
- Un animal : un oiseau
- Un matériel de scrap : mes doigts (toujours à portée de main mouahahaha)
- Un tableau : portrait de Adele Bloch-Bauer de Gustav Klimt
- Une citation : « Je n’ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux » – Albert Einstein
- Une chanson : High hopes de Pink Floyd
- Un plat cuisiné : un kheer (riz au lait indien à la cardamome)
- Un hashtag : #jefaiscequejeveux
- Une super héroïne : Sailor Moon (c’est l’antihéroïne par excellence : elle est gourmande, elle n’a pas peur du ridicule, c’est une trouillarde mais elle y va quand même). Pour moi, c’est ça une super héroïne, c’est une personne qui avance vers ses rêves même si elle a peur.
Sabrina, je te remercie pour cette interview passionnante et inspirante !
Tu nous montres que c’est imporant de prendre du temps pour soi et les bénéfices que cela apporte au quotidien.
Je te rejoins sur la vision que l’on peut avoir de l’artiste. Je me suis redécouverte artiste, il n’y a pas longtemps en visitant une exposition d’art contemporain. Et maintenant, je suis la première à dire que nous sommes tous des artistes ! (il faut juste se reconnecter avec son intuition et son imaginaire).
Sabrina, je te souhaite une bonne continuation pour tes projets !
Et chère lectrice, retrouve Sabrina sur internet :
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